Jean DOMINOIS, commandeur de la Légion d'honneur

Jean Dominois, commandeur de la Légion d'honneur le 11 novembre 2012 - aaalat-languedoc-roussillon.fr

Par décret du Président de la République en date du 4 mai 2012, sur proposition du Ministre de la Défense,  Monsieur Gérard LONGUET, Jean DOMINOIS a été promu au grade de Commandeur de la Légion d’Honneur. Cette haute distinction lui a été remise le 11 novembre 2012, lors de la cérémonie patriotique au monument aux morts de Perpignan, par le général Bernard JOSZ.

 

Engagé volontaire en 1955, à l’âge de 18 ans à la 1ère Demi-brigade coloniale de commandos parachutistes de Bayonne, il obtient le brevet militaire parachutiste n° 108815.

 

En novembre 1955, sur 800 engagés, il fera partie des 80 sélectionnés pour suivre les cours du premier stage commando formé après la guerre d’Indochine.

 

Sorti major du stage, il embarque à Port-Vendres, début avril 1956 pour l’Algérie, en unité constituée, avec à la tête du commando le Capitaine PETOT. Le commando sera affecté au 3ème Régiment de parachutistes coloniaux commandé par le lieutenant-colonel BIGEARD. Il servira 5 ans ½ en Algérie.

 

Blessé au combat en octobre 1956, il ne pourra participer à l’opération franco-britannique sur le canal de Suez en Egypte, mais en juillet et août 1961, il participera à celle de Bizerte en Tunisie.

 

Il participera également à tous les combats menés par la 10ème Division parachutiste du général MASSU de Tébessa à Timimoun en passant par la bataille d’Alger.

 

Médaillé militaire en 1959 à l’âge de 22 ans.

 

En septembre 1961, il quitte Bizerte et intègre la 25ème promotion du peloton préparatoire à l’École militaire interarmes de Strasbourg.

 

Il rejoint l’ALAT en 1963. Stage 5P63, n° de brevet 1449. Il servira au GALDIV 1 de Trèves, au PALTDM de Dakar et au 1er GALAT des Mureaux.

 

En 1972, il quitte l’armée d’active et intègre le Groupement aérien du ministère de l’Intérieur en qualité de pilote professionnel hélicoptère. Il poursuit cependant ses activités militaires dans les réserves à la PM para, PMT et PMS. En 1977, son ancien chef de corps, le général BIGEARD, lui remettra les insignes de chevalier de la Légion d’Honneur à Toul.

 

Officier divisionnaire, adjoint réserve au général commandant la 54ème DM, Le général ZEISSER lui remettra les insignes d’Officier de la Légion d’Honneur en 1990 à Montpellier.

 

Durant les 20 années passées à la Sécurité civile, il sauvera aux commandes de son ALOUETTE III, 135 personnes et portera secours à 1382 autres. Le préfet des Pyrénées-Orientales lui remettra la médaille d’or pour acte de courage et de dévouement en 1982.

 

Chef de la base hélicoptères de la Sécurité civile d’Ajaccio, le 21 juillet 1991, au retour d’une mission sanitaire, il doit redécoller immédiatement pour intervenir sur un violent incendie de forêt sur la commune de Sarrola Carcopino (Corse du Sud). Le colonel du SDIS et 2 chefs de groupe d’attaque prennent place à bord de l’appareil afin d’organiser les secours. Les CANADAIR en approche sur le sinistre demandent un guidage pour larguer. Aveuglé par l’épaisse fumée noire, après un léger recul de l’appareil, le rotor anti-couple heurte la paroi rocheuse et se désintègre. Immédiatement, Jean DOMINOIS engage la procédure de secours prévue dans ce cas d’urgence, à savoir un compromis entre la vitesse de translation et la vitesse de rotation de l’appareil. Voyant qu’il allait percuter un éperon rocheux, il effectue un "quick stop" et après application de pas, il empale son appareil à vitesse zéro sur le pic rocheux. La bulle de l’appareil est pulvérisée, il se laisse glisser au travers de ses sangles et fait une chute d’une dizaine de mètres ; il sera grièvement blessé. Le mécanicien et les trois pompiers réussiront à s’extraire de l’appareil en suspension dans le vide.

 

Le colonel BRISVILLE, directeur du SDIS, assis sur la civière longitudinale sans être sanglé, sort également de l’appareil avec quelques égratignures. Il dira : "Le coup de génie du pilote nous a sauvé la vie, personne n’a été éjecté". Les 2 chefs de groupe d’attaque, le lieutenantPELLARD et le sergent-chef DELAHAYE munis de leur poste radio, font larguer les CANADAIR au plus près de l’appareil crashé pour protéger les secouristes.

 

Malgré le professionnalisme et le sang-froid du pilote, le chef du Groupement hélicoptères du ministère de l’Intérieur ne jugera pas opportun de lui décerner la médaille de l’aéronautique, alors que tous les accidents aériens survenus dans de telles circonstances ont entraîné le décès de l’équipage et des passagers.

 

Sainte Clotilde, notre patronne, était à ses côtés en cette journée et nous, anciens de l’ALAT, nous lui disons "chapeau l’artiste" !!!

 

Le lieutenant-colonel (H) Jean DOMINOIS a effectué plus de 400 sauts en parachute et totalise plus de 6000 heures de vol. Il est titulaire de la Croix de la Valeur Militaire avec 6 citations, de la Croix du Combattant Volontaire et de 18 témoignages de satisfaction du Ministre de la Défense, dont 15 avec félicitations.

 

Pascal HAMES